Mathieu Matégot

Mathieu Matégot est un designer Hongrois/Français né le 4 Avril 1910. Il est connu pour son approche avant-gardiste des formes et des matières. C’est le père de la « Rigitulle », terme désignant la tôle perforée fine, qu’il a lui-même breveté en 1952. Il aime ce matériau pour ses jeux de lumières, pour tous ces petits trous, et va donc jouer avec en le pliant, le froissant, en lui donnant une forme quasi-organique et souvent à travers les couleurs rouge, bleu, jaune et noir. Il va allié cet élément avec d’autres, tel que le rotin. Ses empiètements sont graphiques et ses lignes dessinées avec beaucoup d’élégance. Selon lui, un meuble se doit d’être adapté pour l’intérieur comme pour l’extérieur.

De 1925 à 1929, il étudie à l’école des Beaux-Arts et de l’architecture à Budapest. À la sortie de ses études, il va créer des décors pour le Théâtre national puis va voyager deux ans en Italie et aux États-Unis avant de revenir s’installer en France en 1931. C’est là qu’il va connaître ses premiers postes dans le métier : réalisation de décors pour les Folies Bergère, l’habillage de vitrines aux Galerie Lafayette, la conception de robes féminines et la tapisserie. En 1933, il va commencer à expérimenter un élément très en vogue ces années la : le rotin. Il crée des premiers exemples de meubles montés sur des cadres métalliques. Lors de la deuxième guerre mondiale, il se porte volontaire mais est fait prisonnier en Allemagne. Durant cette période, il va travailler dans une usine de fabrication d’accessoires mécaniques, où il apprendra alors les techniques et le potentiel de la tôle. Il sera libéré en 1944.

Après la guerre, c’est à Paris que Mathieu Matégot ouvre son propre atelier de fabrication de meubles faits à la main, un utilisant les matériaux dont il est aujourd’hui l’un des pionnier grâce à son expérience : le métal, le rotin, le Formica et surtout la tôle perforée. Son atelier et lui déménage ensuite à Casablanca. Ses meubles seront distribués dans des magasins de décoration en édition de 200. Il se fait remarquer à travers la fabrication de petits mobiliers et d’objets du quotidien en métal perforé auquel il donne toute sorte de forme (porte-parapluies, corbeille, cache-pot etc.). Il a également meublé et décoré des bâtiments reconnus, tels que l’Hôtel de France à Conakry, en Guinée, le Drugstore Publicis à Paris et la Maison de l’ORTF à Paris.
Mathieu Matégot est également connu pour ses luminaires qui procurent une réelle atmosphère dans la pièce : des suspensions satellites constituées d’une coque ovoïde en rigitulle complétée d’un réflecteur en tôle d’acier plié. La lampe à poser Bagdad de 1954 par exemple, fut peu éditée mais lui a permis d’atteindre des records en salle de vente (entre 15 000€ et 25 000€) et sont aujourd’hui des pièces très rares. En 1952, il expose son travail lors du salon des Artistes Décorateurs d’Automne qui lui apportera beaucoup de succès. En 1960, il quitte le design et se consacre uniquement à la  tapisserie où il deviendra l’un des leaders du mouvement moderne en France. Ses tapisseries se trouvent aujourd’hui dans de nombreux grands édifices.